Expertise sur le chevalement de la mine de Saint-Clair-de-Halouze, propriété de la Ville de Flers
Cette analyse, réalisée gracieusement par l’entreprise RTE, va permettre de poser un premier diagnostic, sur l’état de la structure du chevalement de la mine de Saint-Clair-de-Halouze, propriété de la Ville de Flers, en préalable à d’autres actions de restauration.
Objectif ? Connaître les pathologies de la structure métallique, obtenir des préconisations pour sauvegarder ce patrimoine local.
Pour le maire de Flers, Yves Goasdoué, cette nouvelle expertise de la structure (un premier diagnostic avait eu lieu en 2012 suivie de quelques travaux de consolidation) va permettre de poser un diagnostic et voir si une remise en état vaut le coup d’être envisagée selon un modèle économique solide”.
L’association Le Savoir & le Fer
L’association Le Savoir& le Fer œuvre pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine lié à l’histoire des forges et des mines de fer du Bocage Ornais.
L’association Le Savoir & Le Fer rassemble aujourd’hui près d’une centaine d’adhérents soucieux du développement culturel, social et économique de leur territoire, dont une vingtaine de bénévoles très actifs au sein de l’association.
Pour Thierry Olivier, président de l’association Le Savoir et le Fer, “ce chevalement venu d’Allemagne a connu une histoire rocambolesque. (…) L’idée est de le faire classer Monument historique afin d’obtenir une vraie reconnaissance de ce patrimoine “monument marqueur du territoire”. (…) L’objectif est de conserver voire restaurer ce site avec sens (au niveau social, touristique, éducatif…). Il doit servir de support de développement local”.
Le chevalement de Saint-Clair-de-Halouze
Le chevalement de Saint-Clair-de-Halouze est le dernier chevalement normand, patrimoine minier et sidérurgique, situé au cœur de la forêt de Saint-Clair-de-Halouze, dans l’ouest de l’Orne.Cette tour de poutrelles d’acier de près de 40 m de haut, propriété de la Ville de Flers, installée sur un puits d’extraction qui s’enfonçait à 360 m de profondeur, servait à la descente et remontée des mineurs ainsi que des wagonnets de minerai de fer entre 1905 et 1978.
Tous les bâtiments et structures minières datant des années 1949-1978 subsistent : le bâtiment de la recette, celui du concassage, la salle des machines, les silos de stockage du minerai, les vestiaires-douches des mineurs… Le chevalement est resté dans son contexte d’origine.
La Normandie comptait une quinzaine de mines de fer, exploitées de la fin du XIXème siècle aux années 1980. Le chevalement de Saint-Clair-de-Halouze est le témoin monumental de ce passé minier et sidérurgique : il est aujourd’hui le seul qui se dresse encore au dessus d’un puits de mine en Normandie.
En préalable à d’autres actions de restauration qui pourraient être menées sur le site, l’association a souhaité obtenir une première analyse sur l’état de la structure métallique, qui s’apparente à la structure de pylônes électriques.
L’entreprise RTE
L’entreprise RTE, dont la mission de service public consiste à acheminer l’électricité partout en France, apporte ses compétences et son expertise à l’association pour réaliser un premier diagnostic sur l’état de la structure métallique et contribuer ainsi à la sauvegarde du patrimoine normand.
En Normandie, les équipes de la maintenance contrôlent plus de 6000 km de lignes électriques et 13 000 pylônes pour garantir leur bon fonctionnement à tout instant. Plusieurs méthodes sont possibles comme monter au pylône, contrôler l’état depuis le sol ou utiliser ne nouvelles technologies comme les drones.
Une histoire centenaire… du Siegerland allemand au Bocage ornais
Les recherches historiques récentes, menées par l’association Le Savoir & Le Fer en partenariat avec les musées miniers allemands de Bochum et de Müsen, permettent aujourd’hui de retracer l’histoire du chevalement, dans le Siegerland en Allemagne d’où il est originaire et en Normandie.
Construit dans les usines sidérurgiques Charlottenhütte à Siegen dans l’ouest de l’Allemagne en 1917, le chevalement a fonctionné d’abord sur la mine de Stahlberg, jusqu’à l’épuisement de celle-ci en 1931, avant d’être installé sur la mine voisine de Huth, rouverte entre 1938 et 1945 dans le contexte du réarmement de l’Allemagne nazie.
Puis, en 1949, le chevalement fut transféré à la mine de Saint-Clair-de-Halouze à titre de dommage de guerre, en compensation du noyage des galeries suite à l’arrêt des pompes durant les combats de la Libération. A la fermeture de la mine en 1978, le chevalement fut sauvé du démantèlement grâce à la création d’une champignonnière dans les galeries par quelques anciens mineurs.
S’il est aujourd’hui le seul chevalement de Normandie, le chevalement de Saint-Clair-de-Halouze est également le dernier chevalement allemand du Siegerland qui existe encore. Son intérêt patrimonial et l’enjeu de sa conservation prennent donc aujourd’hui, à la lumière de ces recherches historiques récentes, une dimension européenne.
Ainsi, après une première phase de travaux de sauvegarde et de sécurisation entrepris par la Ville de Flers entre 2011 et 2013, l’intervention de RTE va permettre de parfaire nos connaissances sur le chevalement. Ce partenariat va apporter un éclairage nouveau et sera une première étape pour d’éventuels projets de sauvegarde de ce monument phare du territoire.
L’association Le Savoir & le Fer
L’association Le Savoir & le Fer, créée en 2003 et reconnue d’intérêt général, œuvre à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine minier du Bocage ornais :
– carreau de la mine de Saint-Clair-de-Halouze ;
– fours de calcination de la Butte Rouge à Dompierre ;
– Maison du fer ;
– minières…
A ce titre, elle organise des visites guidées des différents sites, organise des évènements et gère des chantiers de restauration (notamment des chantiers d’insertion) sur les sites du carreau de la mine de Saint-Clair-de-Halouze et des fours de la Butte Rouge à Dompierre.